À propos de Taiji

Wanggong SeHu = »bander l’arc et tirer sur le tigre »

Le Taiji Quan

« Taiji »= poutre faîtière  « Quan » = le poing, et donc la boxe

De même, le TaijiJian désigne « L’épée de la poutre faîtière », « l’épée Taiji ».

La pratique régulière du TaijiQuan permet d’éliminer les tensions et le stress, d’améliorer la concentration, et de développer énergie physique et mentale.

Ti Shou = lever les mains »

 

La « forme » du  TaijiQuan est une pratique traditionnelle chinoise se présentant comme une suite de mouvements s’enchaînant dans un esprit de relaxation. Quatre aspects y sont intégrés : santé, art, méthodes de combat et philosophie.

Chaque mouvement provient d’un centre, le « Dantian inférieur », centre de « production »- je dirai plutôt de répartition- de l’énergie vitale, que la position correcte, la respiration correcte, l’état d’esprit correct, permettent d’activer.

En occident, on pratique souvent le Taiji en pensant les aspects de la santé et de la philosophie comme plus importants que les aspects martiaux qui seraient secondaires. Cependant, pour que la pratique soit vraiment efficace sur le plan de la santé, il est important que le pratiquant accorde autant d’importance à chacun des 4 aspects cités plus haut : si la position est vraiment correcte sur le plan martial, elle permet une circulation de l’énergie correcte et donc est bien meilleure pour la santé.

Shan Tong Bei = « l’éclair dans le dos »

les  » formes »Taiji

Souvent on présente le grand maître Yang Chengfu comme l’ « inventeur » du TaijiQuan, cependant , si l’on peut dire qu’il a beaucoup œuvré pour faire du Taiji Quan une méthode de développement de la santé, l’origine du Taiji lui est très largement antérieure chronologiquement…

Cette origine lointaine, la taille de la Chine expliquent facilement la variété des « styles » de TaijiQuan. On a l’habitude de les diviser en deux écoles principales, celle du sud et celle du nord, division à laquelle s’ajoute celle provenant des différentes familles qui ont donné leur nom aux styles créés par un de leurs ancêtres. Ainsi, les deux styles pratiqués le plus couramment en occident, sont-ils appelés style Yang et style Chen parce que leur fondateur était de la famille Yang ou de la famille Chen. Mais on trouve aussi le style Wu, le style Yi, le style Sun. En chinois, quand on énonce le nom d’une personne, c’est le nom de famille qui est précisé en premier.

Pratiquer la « forme » taiji n’est pas une fin en soi. L’ « ici et le maintenant » ne sont pas pré-programmés ! La forme est juste un outil pour pratiquer et développer les « forces taiji ».

En ce qui me concerne,  mon maître Shen Hongxun a toujours insisté sur la « fonction » des exercices et des positions du Taiji et les « forces Taiji » qui s’y appliquent. De ce fait, quand j’observe des pratiquants ou des enseignants de Taiji, je me sens proche de ceux qui font vivre dans leur pratique la circulation du « qi », que leur enseignement provienne d’une « école » différente ou pas.  Mais je ne respecte pas beaucoup les démonstrations où tout semble vide, où rien ne se passe à l’intérieur du corps. Celles-ci sont sans doute issues d’une mécompréhension du terme « relaxation » : si la détente mentale est un élément primordial et nécessaire à la circulation de l’énergie, la pratique implique aussi un étirement du dos, un allongement des articulations, une alternance de moments « yin » et de moments « yang », que visiblement certaines pratiques ignorent totalement. Le danger en est la réduction de la transmission à une simple mode : on passe un habit « chinois » et on vit dans le rêve d’une identification toute illusoire, en abandonnant les bienfaits possibles pour la santé…

 le Taiji 37 et la forme des 108 positions

Le Taiji que le Dr Shen Hongxun, sa fille Shen Jin et son fils Shen Zhengyu m’ont enseigné, est issu d’un croisement de l’école du sud, « Nanpai TaijiQuan »et des styles « Yang » et « Sun » de l’école du nord, parce que les maîtres avec lesquels il a étudié font remonter son lignage, pour ce qui est du tout début du XXème siècle, à Sun Lutang et à Yang ChenFu. Dans son enseignement en Belgique, le Dr Shen Hongxun a d’abord (1989) donné le nom de Taiji 37 à l’enseignement d’une pratique de positions de Taiji donnant lieu à l’émergence de « forces taiji » sous la forme de mouvements spontanés : cela permettait aux étudiants d’expérimenter rapidement, le mouvement énergétique propre à  chaque position. Quelques années plus tard, il a regroupé ces diverses positions dans une forme courte appelée aussi Taiji 37. Cette forme courte comporte une quarantaine de positions (37), c’est-à-dire l’ensemble des positions du style Yang, chacune n’étant utilisée qu’une seule fois, tandis que la forme dite des 108 positions se décompose en une suite de 108 positions mais de nombreuses postures y sont répétées.

 

L’avantage de la « forme » Taiji 37 est d’être un enchaînement dynamique qui contient toutes les positions du style Yang.

L’avantage de la forme des 108 positions est d’être un enseignement progressif, suivant une structure en 3 parties, la Terre, l’Homme, le Ciel. Chaque partie permet une évolution douce et profonde à la fois : apprentissage des principes de base et déplacements, équilibre et positions sur une jambe, positions plus complexes. Peu à peu les articulations s’ouvrent davantage et laissent passer la circulation du Qi : bras et jambes, bassin…